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Alice André est fondatrice de Colette Consulting, experte en communication sur les réseau sociaux. Alice fait partie des experts qui interviennent dans l’écosystème Village by CA PCA.

Qui es-tu et qu’est-ce qui t’a amené à fonder Colette Consulting ?

Pour tout comprendre, il faut faire un petit retour en arrière quand j’étais étudiante entrepreneuse à Skema Business School.

J’ai intégré Skema pour vivre à Lille, j’ai tout de suite voulu faire le master entreprenariat sauf que ce master existait seulement en Chine ou sur le campus de Sophia-Antipolis. La première épreuve a donc été de me demander si je devais changer de master en déménageant à Sophia ou si je devais rester à Lille.

J’ai pris la décision de faire ce master même si ça impliquait de quitter Lille et de déménager dans le sud. Cette prise de décision à été une d’une première qui a concrétisé ma volonté de me lancer dans l’entreprenariat. Déjà à 20 ans j’étais sûre de moi, c’était une évidence, je ne voulais pas faire autre chose.

Lors de mon parcours à Skema j’ai lancé mon premier projet, en tant qu’étudiante entrepreneuse en master, la boîte de Colette.

C’est à ce moment là que le Covid est arrivé. Durant cette période on entendait beaucoup parler de digitalisation, il y avait un réel besoin des entrepreneurs et des commerçants en France de se digitaliser. C’est là où j’ai rebondi et créé Colette Consulting.

Est-ce que lorsque tu as commencé tes études tu as toujours eu l’idée d’entreprendre?

Exactement c’est ça!

J’ai eu un parcours un peu atypique, avant d’intégrer Skema j’étais en licence de psychologie pendant trois ans.

Cette licence est très dure il y a beaucoup de pharmacologie, de pathologies médicaments et molécules à connaître, très vite je me suis rendu compte que ce n’était pas ce côté là qui m’attirait. J’avais une réelle appétence pour la psychologie du travail donc j’ai tout de suite orienté mes stages en recrutement et ressources humaines. Mon premier stage en recrutement était dans un cabinet de chasse. C’est là que je me suis dit: « Plus tard je veux ouvrir mon cabinet de chasse ». À ce moment là j’avais 18 ans et je savais déjà que je voulais ma propre entreprise. J’ai ensuite fait mon deuxième stage dans une banque multinationale à La Défense et l’expérience était horrible. Ce stage m’a conforté dans mes projets d’entreprenariat et m’a fait réalisé que je ne voulais pas travailler dans un grand groupe parce que je voulais un travail qui correspond à mes valeurs. Et pour correspondre à ses valeurs rien de mieux que d’avoir sa propre entreprise.

Justement en parlant de valeurs c’est quoi les valeurs aujourd’hui de Colette Consulting, quelle est ton activité et ta proposition de valeur ?

Chez Colette on accompagne des entreprises et entrepreneurs pour mieux communiquer sur les réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux sont devenus un très gros canal de diffusion qui commence doucement à absorber d’autres canaux vieillissant comme la publicité TV, le Print, qui durant le Covid s’est révélé très peu efficace. C’est un monde qui évolue très vite et ma mission c’est d’accompagner les entrepreneurs à bien utiliser les réseaux sociaux. À l’origine ce sont des canaux qu’on utilise à titre personnel mais aujourd’hui ils se professionnalisent peu à peu, tout le monde ne le sait pas forcément, certaines écoles ne l’enseignent pas. Donc mon rôle est de combler ses lacunes en expliquant et accompagnant des entreprises à se lancer sur les réseaux sociaux pour atteindre ces objectifs, générer du chiffre d’affaires de la marque employeur…

Concernant les valeurs, c’est moi qui les portent et je suis sûre d’une chose j’ai envie de m’amuser dans mon quotidien. Je travaille beaucoup j’adore ce que je fais et je pense que c’est très important de le faire en s’amusant. Toute la difficulté est bien sûr de rester dans le cadre professionnel mais je pense qu’aujourd’hui, après cette période de crise sanitaire il est plus facile de créer du lien avec les collaborateurs, si l’on arrive à rigoler ensemble tout en travaillant bien ensemble ça peut être que porteur. C’est un cercle vertueux.

Qui sont tes clients aujourd’hui ?

C’est une question très intéressante parce que les réponses sont extrêmement variées. Lorsqu’on s’intéresse aux clients que j’ai eu durant l’année écoulée j’ai eu une architecte spécialisée dans les bâtiments passifs donc j’ai été obligé de me renseigner sur ses normes et législations qui sont mises en place. J’ai eu un coach sportif, en ce moment j’ai un agent immobilier, mes clients viennent de secteurs très divers, c’est pour ça que j’adore mon métier.

Parfois je dois travailler avec des personnes venant de milieux vraiment drôle j’ai eu par exemple une coach en rencontre, j’ai donc dû me renseigner sur les applis de rencontre. Au quotidien on peut vraiment passer par plein de métier très différents.

Donc des secteurs d’activité, des métiers, des parcours complètement différents donc j’imagine que ça nécessite beaucoup de curiosité et d’agilité parce qu’il faut savoir s’adapter aux règles de cet univers là.

Mais quelles sont exactement leurs attentes lorsqu’ils te contactent, quelle est leur principale problématique ?

Beaucoup ne connaissent pas les algorithmes derrière ces réseaux et c’est vrai que ce sont des robots donc si on n’est pas dans le milieu de la technologie ou de l’informatique, si on ne sait pas ce qu’est un algorithme on est très vite mis en difficulté.

Ensuite il y a des besoins réels en business, générer des leads par exemple, et ça c’est génial parce qu’on peut tout de suite savoir de quel canal est arrivé le prospect. Il arrive qu’il y ai des leads à 50 000/ 100 000 €, c’est à ce moment la que je me rends compte que le retour sur investissement est vraiment là.

Il y a parfois des objectifs de recrutement, un besoin de mise en valeur l’entreprise, travailler la marque employeur, expliquer pourquoi ce serait intéressant de rejoindre cette entreprise. Se poser ses questions et identifier ses points d’amélioration répond aux nouveaux critères de recrutement.

On aura d’ailleurs l’occasion d’en parler sur un événement qu’on organise dans le cadre du village by CA PCA, avec toi en tant qu’intervenante ainsi que trois autres experts notamment sur ce sujet de marque employeur.

Puisqu’on parle justement de réseaux sociaux, toi en tant qu’experte que peux-tu nous dire est que c’est nécessaire d’être sur tous les réseaux sociaux?

Pas du tout, c’est généralement l’erreur qui est commise bien trop souvent, en terme de business chaque réseau à sa cible, en fonction de la cible que tu as envie de toucher il faut absolument s’adapter. La plus grosse erreur c’est vraiment d’aller partout.

On a vu beaucoup de réseaux qui sont venus exploser le marché ces derniers temps, Je parle de tiktok bien évidemment, club House a fait aussi une grande apparition même si aujourd’hui on en entend moins parler, parce que c’est peut-être redescendu ou rentré dans les mœurs. Ce que je veux dire c’est que c’est un secteur qui évolue très vite.

Est-ce qu’on peut imaginer une multiplication des réseaux sociaux à venir?

Le terme réseau social, lorsqu’on regarde la définition c’est très large, C’est simplement le fait de mettre deux personnes en lien dans une sphère virtuelle, finalement Tinder c’est aussi un réseau social. On le sait pas forcément mais dans le monde, tous les jours, toutes les heures de nouveaux réseaux sociaux sont créées. Même si on parle souvent des principaux il y en a plein que ni toi ni moi sommes capables de citer. Je pense même que certains réseaux explosent au niveau national mais qu’ils ne s’exporteront peut-être pas à l’étranger parce que les spécificités de l’application sont trop éloignées des attentes et besoins au niveau international.

On attend d’ailleurs notre réseau social 100 % français, je pense d’ailleurs à une certaine personne qui nous écoutera qui travaille actuellement sur un projet.

Génial ! J’ai hâte de voir ça!

Donc on observe une émergence de nouveaux réseaux sociaux en permanence avec des réseaux un peu spécialisés, par thématiques, géographie…

Et sur les principaux aujourd’hui, au vu de la montée en puissance, en terme d’acteurs, de communication, de pubs, comment un petit auto-entrepreneur par exemple fait pour émerger aujourd’hui ?

Quels seraient tes conseils pour lui ?

Avant de répondre à ta question je pense qu’il est important de faire une parenthèse.

Tous ces réseaux majeurs génèrent aujourd’hui énormément de business, on peut penser au groupe Méta par exemple. Il ne faut pas oublier qu’ils sont là pour nous faire consommer. D’ailleurs un sujet comme les dérives des réseaux sociaux, mériterait à lui seul une table ronde, car ce sont des pièges dans lesquelles tout le monde peut tomber.

Il y a d’ailleurs un documentaire qui est très intéressant à regarder et qui est disponible sur des plates-formes type Netflix, qui s’appelle « Derrière les écrans de fumée. » Il fait intervenir des anciens cadres des principaux gros réseau sociaux comme Instagram, Facebook…

Il montre très bien aujourd’hui l’objectif premier de ses réseaux c’est que les utilisateurs passent le plus de temps possible sur la plateforme.

D’ailleurs plus on passe de temps sur un réseau, plus on voit des publicités, et ce sont ces publicités qui rapportent de l’argent, en tant qu’utilisateur il faut avoir en conscience. Pour rester les premiers ces réseaux sont en perpétuelle amélioration de leur plateforme.
En tant qu’entreprise une des premières choses à faire et de se tenir informer des nouveautés, presque tous les jours de nouvelles fonctionnalités apparaissent sur les réseaux sociaux. Rester informé de ces mises à jour quotidiennes, permet d’utiliser ses mises à jour à son avantage. Souvent, quand ses fonctionnalités sont lancées, la plate-forme t’incite à les utiliser en leur donnant une portée plus importante que la précédente.

Comment se tenir au courant de ses nouvelles fonctionnalités, est-ce qu’il y a des manière spécifique de suivre ses actualités?

Absolument il existe des blogs comme le blog du modérateur, qui reste un des plus gros sur le secteur. Il existe aussi beaucoup de comptes de community manager qui t’informent sur les dernières tendances. C’est d’ailleurs ce que nous faisons en partie chez Colette, on essaye d’informer notre communauté lorsque ça a un intérêt pour elle.

Tu parlais de communauté, ce qui m’amène à te poser la question suivante comment ton business fonctionne, est-ce qu’il y a un modèle particulier ?

Je pense de moins en moins qu’il existe un modèle particulier, je le vois d’ailleurs très bien en ce moment avec les secteurs très variés de mes clients. En fonction de leur secteur d’activité, en fonction de leurs produits et de leur technicité il sera plus ou moins facile de vendre le produit.

Certains produits sont sexy à vendre on peut penser à la dernière paire de baskets tendance par exemple.

A contrario, on peut prendre l’exemple d’une de mes clientes pour qui l’activité se tourne principalement vers l’associatif et le bénévolat, une activité pour laquelle il est plus difficile d’engager une communauté. Pour y parvenir il faut donner plus de temps ou plus d’argent, il est donc difficile d’attirer des prospects sur ce type de secteur.

Pour ces produits beaucoup plus techniques, le community management est plus difficile à gérer, ça nécessite un vocabulaire très technique, et une bonne maîtrise du sujet, parce que si on a des questions on doit être capable d’y répondre. Souvent les experts dans un domaine d’activité bien précis sont peu nombreux, surtout si on s’adresse à un marché exclusivement français.

Donc ici la difficulté est de trouver la bonne niche?

Exactement. S’il y a 2000 experts en France qui sont intéressés par le contenu de la page Instagram, il faut savoir aller chercher ces 2000 personnes éparpillées dans toute la France.

C’est ce qui montre aussi la difficulté de ce métier là, les attentes ne sont pas forcément les mêmes, on ira pas tout le temps chercher en métrique du reech. Je précise pour ceux qui nous écoute que le reech peut être le nombre de vues ou de like sur un post, sur un post à public large particulièrement. Mais effectivement lorsqu’on parle de secteur de niche, ou de B2B avec une clientèle potentielle plus spécialisée, dans ce genre de cas ce n’est pas la visibilité ou le nombre de vues qui comptera, c’est plutôt d’aller toucher des petites communautés qui seront réellement concernées par le sujet. C’est ça qui permettra de rapporter du business à l’entreprise.

C’est ça exactement il faut aller chercher les prospects qui correspondent à l’activité.

Par exemple un architecte construisant des bâtiments va avoir très peu de prospects en France, c’est un marché très particulier où l’on retrouve des experts. En revanche un seul prospect peut apporter un beau contrat, et donc rentabiliser l’activité grâce à de bons retours sur investissement.

Il faut aussi faire la différence avec une cible B2B et une cible BtoC et toujours prendre en compte la valeur du produit on ne peut pas travailler de la même manière si on vend des sous-vêtements à 20 € ou des projets à plusieurs millions.

Après avoir travaillé avec de nombreux clients dans de nombreux secteurs d’activité depuis plus de deux ans je me rends compte qu’il n’y a pas de règles. Chaque business à son objectif, chaque chef d’entreprise à son objectif pour son entreprise et viens me voir avec ces sollicitations.

D’ailleurs est-ce que le rôle des influenceurs est toujours aussi puissant ?

On a vu passer beaucoup de Partenariats avec des influenceurs pour doper sa visibilité et profiter de leur réseau, est-ce que c’est toujours d’actualité ?

Par exemple en ce moment on entend beaucoup parler du métaverse, la start-up RTFKT avait sorti des baskets en collaboration avec l’artiste Fewocius, qui est l’artiste phare en ce moment sur le digital. Ils avaient sorti une collection limité de 600 paires baskets, et ils étaient parvenus à faire un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros en quelques minutes grâce à ce partenariat.

C’est vrai que ce n’est pas toujours aussi intéressant mais est-ce que tu penses que c’est une association qui est toujours pertinente?

Dans ce que tu m’as dit tu réponds déjà parfaitement à ta question, ce n’est pas toujours intéressant, pourquoi ?

Tout d’abord parce que pour s’offrir les services d’une telle personne il faut déjà être une entreprise d’une certaine envergure et avoir assez d’argent à débourser en amont du contrat. Si tu veux pouvoir t’offrir les services d’une personnalité, il faut avoir le budget pour. C’est comme à la télévision, c’est le même budget, la différence est qu’aujourd’hui ça s’est déplacé sur les réseaux sociaux.

Il faut aussi savoir qu’il y a tout type d’influence, elle varie en fonction du nombre d’abonnés aux comptes, 10 000 abonnés, 100 000 abonnés… et forcément ces communautés ont un prix.

Le rôle d’influenceur, et ça j’insiste dessus, c’est de présenter un produit contre rémunération. Beaucoup de personnes ont tendance à oublier que c’est leur travail et qu’ils doivent donc être rémunérés pour celui-ci. Avant de faire un partenariat d’influence il faut viser la bonne personne et avoir un bon budget. Choisir la bonne personne déterminera la qualité de la collaboration. De nombreuses personnes tentent de faire des contrats par eux mêmes, en disant je t’offre mon produit et en échange tu fais trois Story. Ça c’est la mauvaise manière de travailler, pour commencer il faut qu’il y ait un contrat, c’est indispensable en cas de conflit ou du moindre problème. Il faut passer par des intermédiaires qui soient capables de vous accompagner et surtout de trouver l’influenceur et la communauté qui vous correspondent. Ce n’est pas parce qu’un influenceur a 100 000 abonnés qu’il a une communauté qui vous correspond.

Si il a 100 000 abonnés garçons de 15 ans et que vous vendez quelque chose qui ne les intéressera pas ça n’a aucun sens. Selon moi c’est quelque chose sur lequel il faut vraiment se faire accompagner.

Donc on va privilégier le qualitatif au quantitatif ?

Qualitatif à fond, c’est indéniable il faut absolument viser la qualité.

Alice tu fais partie des experts de l’écosystème village by CA avec qui on travaille depuis un certain temps, alors depuis ton œil d’experte pour toi aujourd’hui le village ça représente quoi sur un territoire comme le nôtre ?

Je pense que vous avez un rôle crucial, votre structure permet de se retrouver entre entrepreneurs, entre pairs. Le fait que vous ayez toujours vos portes ouvertes c’est important pour un entrepreneur qui pourrait être en difficulté. Je sais que si on pousse la porte on aura toujours quelqu’un de bienveillant pour nous aider. Toute l’équipe nous accueille toujours de manière très chaleureuse. C’est génial de pouvoir se dire que c’est un hub où l’on trouve plein d’autres experts.

Selon moi votre rôle est très important, vous créer des synergies entre les métiers, vous créer du business ce n’est ça c’est pas négligeable.

J’espère avoir répondu à toutes tes questions.

Absolument ! Je tiens à préciser que je ne paye pas Alice pour faire ce podcast et ce témoignage!

Si on revient sur Colette Consulting, comment tu vois son entreprise dans un an deux ans, c’est quoi aujourd’hui tes objectifs de développement?

Il y a évidemment la partie influence, que l’on aimerait lancer très prochainement, même si je dois avouer qu’on a pris un petit peu de retard. Je voulais lancer cette agence d’influence en juin pour fêter nos deux ans, mais il se trouve que nous avons eu beaucoup de travail depuis janvier donc je n’ai pas pu avancer au rythme que je voulais et je ne sais pas si on sera prêt pour juin.

J’ai aussi un projet de digitalisation de mon métier d’ici un an ou deux mais c’est actuellement c’est en réflexion.

On peut suivre votre actualité sur les réseaux sociaux, ou sur votre site Web qui est Colette consulting.com.

Merci beaucoup pour ce témoignage

Avec plaisir Aurélien merci à toi

Bonne continuation et on se retrouve très bientôt

Rendez-vous le 5 avril pour notre événement autour de la marque employeur, comment susciter l’envie de vos futurs collaborateurs et clients avec les interventions D’Alice André, Fanny Viano, Siegfried Haack et Jean-Pierre Bereau